A20 Recall

Michelle Teran |

Au printemps 2001, un périmètre de six kilomètres, incluant 3,8 kilomètres de clôtures hautes de trois mètres, a été temporairement érigé dans la section du vieux-Québec, une ville historique déjà entourée de rempart. Ce mur, appelé "le mur de la honte", a été créé pour restreindre les manifestants anti-mondialisation provenant de pays d'Amérique du Nord et du Sud, qui s'étaient réunis pour manifester contre le sommet des Amériques. La protestation de la ville de Québec (appelé A20) est jusqu'à maintenant une des plus importante manifestation anti-modalisation, regroupant approximativement 20 000 manifestants provenant de l'Amérique. Quels sont les effets résiduels de cette barrière particulière, depuis que ces traces physiques ont été retirées? A20 Recall est un projet Web et une intervention, auprès des citoyens de la ville de Québec, qui utilise la marche pour effectuer une remémoration collective. Au cours de sa résidence, Michelle Teran effectuera à la marche, un trajet suivant l'endroit où était érigé le périmètre du sommet des Amériques. Elle sera équipée d'un système GPS et d'une caméra et elle enregistrera les faits vécus par les gens qu'elle croisera lors de son parcours et qui sont relatifs avec cet événement passé. Le but de ce projet est de recueillir un grand nombre d'histoires au sujet de cet ancien mûr. Le projet Web utilisera le texte, les images, la vidéo et la narration. Les données du parcours, les histoires recueillies et les images des lieux où elles ont été racontées, seront transmises sur un site Internet à l'aide d'un logiciel tel que Géotracing. Le trajet effectué par l'artiste devient alors la cartographie d'une mémoire collective.


Bio

Michelle Teran est une artiste d'origine canadienne qui vit et travaille actuellement à Berlin, en Allemagne. Sa pratique s’articule autour de la performance et de l'environnement urbain dans lequel elle fait la critique des médias, de la connectivité et de la perception avec la ville. Ses performances et ses installations reposent sur une réflexion de la surveillance, de la cartographie et des réseaux sociaux pour construire des scénarios uniques qui rappellent l’énergie des conventions et des relations sociales en question. Ces travaux mêlent le documentaire, l'art participatif ainsi que les performances qui s’illustrent dans la ville. Elle est la lauréate de nombreux prix, dont le prix Transmediale, le Turku2011 Digital Media & Art Grand Prix, une mention d'honneur du Prix Ars Electronica (2005, 2010) et la Vida 8,0 Concours International Art & Artificial Life.

Démarche

De 2010 à 2014, Michelle Teran a participé au Norwegian Artistic Research Programme et elle a été chercheuse pour l'Académie Bergen d’art et de design. Dans ses projets de recherches artistiques, Future Guides for Cities, elle explore la relation entre les archives en ligne et l’espace de la ville. Elle examine la notion de guide, en tant que personne, que carte ou que méthode. Par son projet, elle explore les constructions spatiales et sociales des relations entre public et privé. Elle utilise des décalages participant également au processus de traduction. Sa recherche a été réalisée grâce à la production de plusieurs œuvres qui ont un langage narratif émergeant du chevauchement de différents types de cartographie: travaillant avec les archives en ligne, lecture microhistoire des individus et l'emplacement physique. Actuellement, elle développe une série d'œuvres qui examinent la subjectivité des crises dans le cadre des récents (après 2011) mouvements politiques. Son travail s’est dirigé vers la crise d'expulsion espagnole; concentrant ses recherches sur le mouvement de droite à propos des logements d’exploitation dans tout le pays, dans lequel elle a produit des films, des textes et des performances qui documentent les réalités quotidiennes de la crise contemporaine sur la vie des individus et les stratégies développées pour offrir une résistance créative contre l'injustice produite par une économie néo-libérale. Lors de sa résidence à LA CHAMBRE BLANCHE, elle va introduire et développer davantage son travail actuel autour de la subjectivité des crises. Son travail sera combiné à une série de conversations filmées avec d’activistes, d’architectes, de sociologues et d’autres professionnels au sein de la ville de Québec qui critiquent les situations de crise au sein de leurs propres communautés. Les résultats de ses recherches seront présentés sous forme de performance/installation et de séminaire.




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