Artificiel et monstrueux?

INVITÉS 1. Eduardo Kac (États-Unis) Téléprésence et bio art : connecter humains, robots et lapins Mardi 25 octobre 2005 à 19h30 / 2. Laurent Laplante (Québec) Gouverner, est-ce seulement mentir ? Mercredi 2 novembre à 19h30 / 3. Jean-Jacques Pelletier (Lévis) Monstres, artistes, capitalistes : même combat ? Mardi 8 novembre 2005 à 19h30 / 4. Marie-Hélène Parizeau (Québec) Le transgénisme : du fantasme à la responsabilité éthique Mardi 15 novembre 2005 à 19h30 / 5. Céline Lafontaine (Québec) Le cyborg, figure de l’indifférenciation Mardi 22 novembre 2005 à 19h30 / « Artificiel et monstrueux? » est d'abord une série de conférences qui sera présentée par LA CHAMBRE BLANCHE au Musée de la civilisation, à Québec, à compter du 25 octobre 2005. Les conférences s’inscrivent au sein d’une programmation plus large, où la question de l’artificiel et du monstrueux sera aussi abordée à travers une programmation de films présentés en octobre, en collaboration avec Antitube, une exposition réalisée en collaboration avec un organisme de Nice, ainsi qu'une série d’expérimentations sonores qui se tiendront à l’hiver 2006. Selon le Petit Robert, est artificiel ce qui est produit par la technique, par l’activité humaine finalisée, et non par la nature. Est aussi artificiel ce qui est créé par la pensée humaine ou par la vie sociale, la civilisation, ou encore ce qui est considéré comme non nécessaire. Finalement, est artificiel ce qui ne tient pas compte des caractères naturels, des faits réels et rationnels. Quant à la définition de monstrueux, le Petit Robert réfère à ce qui est d’une taille ou d’une intensité prodigieuse et insolite, ou encore à ce qui choque extrêmement la raison, la morale. On oppose le monstrueux au beau et au normal. Peut-on en conclure que l’artificiel est nécessairement monstrueux ? Nous ne le croyons pas, mais il nous paraît pertinent de fouiller la question. Au fil de son évolution, l’homme a mis en œuvre une série de mécanismes d’extériorisation. La création d’outils fut l’une de ses premières réalisations adaptatives. L’émergence du langage et le développement de l’écriture en furent d’autres. Plus récemment, et toujours dans le même ordre d’idée, l’informatique s’est inscrite dans le prolongement des mathématiques et de l’écriture. L’utilisation de l’image a donné suite à l’avènement du numérique, pour ne pas dire à sa suprématie. De là, la question de l’artificiel s’examine sous une variété d’angles et nous mène sur des pistes nombreuses : la cybernétique, qui étudie les liens entre l’être vivant et la machine ; les sciences, bien entendu, d’où surgissent des questions philosophiques et éthiques ; et enfin, la politique, d’où émerge la notion d’état et de nation, que l’on peut considérer comme une personne artificielle, une « entreprise contre nature ». Encore une fois, notre but avec ces conférences est de placer l’artiste au point de convergence de toutes les disciplines. Les artistes se fascinant et s’inspirant de plus en plus pour les domaines liés à l’artificiel, l’angle à la fois précis et ouvert que nous choisissons nourrira sans aucun doute la pratique de plusieurs d’entre eux. Suite au succès connu avec Feux croisés, la série de conférences sur le don que nous présentions l’an dernier au Musée de la civilisation (avec Jacques T. Godbout, Jacques Languirand, Raymond Lemieux, Martine Pagé et Jaggi Singh), nous souhaitons donner la chance au grand public de prendre du temps pour analyser la situation, en parallèle à un quotidien où l’actualité se bouscule, nous faisant parfois oublier les enjeux sociaux et artistiques de fond. LA CHAMBRE BLANCHE remercie le Musée de la civilisation, la Fondation Daniel Langlois pour l'art, la science et la technologie, Antitube, Le Devoir, l'Université Laval, l'Entente sur le développement culturel de Québec, le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des Arts du Canada.