Box de sombra

5@7 d'ouverture le jeudi 29 novembre 2012
Échange entre le CALQ et le FONCA

Miguel Monroy |

5@7 d'ouverture le jeudi 29 novembre 2012
Échange entre le CALQ et le FONCA

Miguel Monroy, artiste mexicain en résidence in situ à LA CHAMBRE BLANCHE, aborde les objets et les systèmes — banalisés et aliénés, de la vie de tous les jours, pour opérer un détournement poétique et inattendu, et saisir l’idée d’une contingence possible, menant à leur libération. En travaillant principalement à partir de situations communes, mais potentiellement insolites, d’objets fortement connotés et spécialisés, l’artiste souligne notre perception conditionnée envers le monde, et met en avant l’idée d’un détournement soudain de sens avec beaucoup d’intelligence et d’humour. L’artiste remet en question notre habilité de comprendre le monde et ses objets en positionnant le spectateur face à face à une sensation de mise en abîme complexe, engendrée dans les moments contemplatifs du quotidien où le geste de retour incessant sur soi-même pousse à la lucidité. Pour le projet, Box de sombra (Boxe des ombres), Monroy travaille avec quatre projecteurs vidéo pour puiser littéralement dans l’espace physique de la galerie de LA CHAMBRE BLANCHE, son personnel et son équipement. La première projection laisse voir l’installation d’un autre projecteur, s’enchaînant avec la présentation d’un troisième, qui, de son côté, ferme la boucle en montrant l’installation du dernier projecteur. Dans ce jeu de poursuite, les images projetées, copies exactes de leur support de projection, entament une composition sophistiquée de renvoi vers soi-même, de mise en abîme et de redoublement d’espace, dans laquelle le spectateur ne peut empêcher son émergence spontanée, en coupant les flux lumineux des projections. Pour Miguel Monroy, engager le public dans une contemplation active et une participation inattendue devient essentiel à l’aboutissement de l’œuvre. La résidence in situ est le résultat de l’échange culturel de longue date entre le CALQ et FONCA (Mexique).

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Bio

Miguel Monroy est né à Mexico en 1975. Sa pratique inclut la sculpture, l’installation, le vidéo, les séries photographiques et d’autres formats, dans lesquels des systèmes organisés sont en conflit avec eux-mêmes, en réduisant à l’absurdité des situations de la vie quotidienne. Il a été associé-chercheur du programme des Jeunes Créateurs de FONCA en appui de sa pratique artistique en 2003, 2007 et 2011, et il a reçu une bourse de soutien éditorial de la part de La Colección/Fundación Jumex pour son livre Transporte transportado. Il a été invité à travailler dans des résidences d’artistes en Suisse et au Canada. Son travail a été présenté de manière individuelle et collective dans le Museo Experimental El Eco à Mexico (Mexique), le NGBK + Kunstraum Kreuzberg à Berlin (Allemagne), le Centre des Beaux-Arts à Bruxelles (Belgique), la Galerie Taka Ishii à Kyoto (Japon), la Galerie Leme à Sao Paulo (Brésil), Le Musée d’Art Moderne de Mexico (Mexique) et le Museo de Arte Reina Sofia à Madrid (Espagne) entre autres.

Démarche

Je me rappelle quand j’étais enfant, un de mes jeux préférés était de nommer quelque chose de à multiples reprises jusqu’à ce qu’il perde son sens. D’habitude, je jouais avec des mots comme banque, cheval ou autres, qui se référaient immédiatement à une image ou à une sensation spécifique. J’aimais observer comment cette image se diluerait à travers la répétition du mot. À un certain point, le processus devenait irréversible et le sens des mots s’échappait, comme de l’eau qui coule entre les mains. À la fin de ce processus, je m’avérais en face à face avec un mot totalement inconnu. Les objets et les systèmes qui m’intéressent sont des produits utilisés dans la vie quotidienne moderne – des objets manufacturés pour fournir du confort, rendre des tâches basiques automatiques, protéger, remplacer des processus naturels ou humains ; mais aussi, des systèmes dérivés des interactions culturelles, des objets émergés pour satisfaire un besoin particulier – des grues, des échelles, l’argent, des haut-parleurs, et le transport. Mon intérêt est de les libérer de leur fonction désignée. Dans un monde où chaque chose a un but, l’impossibilité du rôle originel d’un objet remet en question sa présence et provoque sa libération. Je veux montrer que la forme et la fonction de ces objets ne constituent pas les principes de base qui fournissent leur sens, mais c’est plutôt l’effort social renouvelé qui vise à éviter l’éruption totale de toute contingence. En utilisant des processus comme la répétition, l’opposition, le paradoxe et la réflexion, je tends à utiliser ces objets d’après leur fonction désignée pour arriver à les vider de leur sens socialement transmis, en leur donnant accès à une autonomie qui renforce leur non-fonctionnalité et leur permet de simplement exister, tout en échappant à leur condition imposée. Un paradoxe effectué à la ligne de front où l’objet se retrouve face à soi-même. Dans mon travail, je remets en question les objets qui m’entourent – leur fonction, rôle et finalité. Cependant, ces questions reviennent souvent sur moi-même, en conditionnant ma propre attitude quotidienne. Pour que mon travail soit possible, j’ai besoin que les réponses de ces questions soient ouvertes et vides. Si je m’avère face à face à une réponse concrète, je réplique en appliquant les mêmes mécanismes que j’utilise pour les objets de mes œuvres.




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